vendredi 3 janvier 2014

Le Guide des armes médiévales pour les auteurs de fantasy

Si vous écrivez un roman de fantasy, vous aurez sans doute des armes médiévales à décrire. Pour donner une cohérence globale à votre récit, et le rendre aussi réaliste que possible, il est important de bien connaître les armes utilisées, mais aussi de ce qu'implique l'existence de telle ou telle arme dans votre monde de fantasy.

Cet article donne quelques pistes de réflexion sur les armes, assorties d'une liste d'armes non exhaustive.






Armes et maturité technologique 
La première chose à savoir est que les armes dépendent intrinsèquement de l'avancée de la civilisation. S'il suffit d'une branche en bois pour faire un arc, il faut aussi penser à la pointe de le flèche. Si elle est en acier, ça suppose une avancée technologique suffisante pour créer un matériau qu'il ne se suffit pas de ramasser par terre. Il faut donc que les matériaux utilisés par vos armes correspondent au degré de connaissance technologique de votre civilisation.


Armes et matériaux
Il faut aussi que vous pensiez à la disponibilité des matériaux, ce qui est aussi argument parfait pour créer des tensions entre les différentes factions de votre monde. En effet, si le fer est un matériaux rare, la faction qui le contrôle aura des armes qui lui permettront sans doute de dominer les autres. Mais elle créera aussi de la convoitise.

Armes et Armures
L'un ne va pas sans l'autre. Dans notre propre histoire, tout avancée technologique du coté des armes a provoqué un avancement dans la protection et vice versa. L'objectif de chaque civilisation / race / faction belliqueuse va être d'avoir un avantage sur les autres soit du coté des armes, soit du coté des protections.

L'image des armes 
Pensez aussi au fait que certaines armes peuvent avoir une connotation négative dans l'esprit des gens. Au Moyen Age, l'arc était considérée comme une arme de lâche. Il fallait se battre au corps au corps pour se battre honorablement. A cause de ce préjugé, l'arbalète n'a jamais pu se développer, alors que c'était une arme à fort potentiel. D'autres armes vont être des armes d'apparat, sans utilité au combat mais permettant par exemple de reconnaître le grade d'un membre de l'armée, ou le favori d'un roi.
Une arme ne se décrit donc pas seulement par son utilité, mais par l'image qu'elle véhicule.

Les armes magiques
Dans un récit de fantasy, il est fréquent de voir apparaître des armes qui ont des pouvoirs magiques. Et on se heurte là au problème récurrent de la magie, que j'avais évoqué dans un article précédent : limiter la puissance de la magie. En effet, si vous mettez à votre héros un fléau de guerre capable de briser la porte d'un château en 1 coup, il n'y a plus de raison de faire un siège. A toute puissance, il faut trouver une contrepartie, qui équilibre le tout.

Par exemple, vous pouvez créer une épée qui permet de se mouvoir 2 fois plus vite en combattant, et l'assortir à un effet d'épuisement. Efficace dans duel quand il faut tuer un seul adversaire rapidement, mais mortelle sur un champ de bataille où on se bat pendant des heures.

Les types d'armes
La dague : Une des première arme en métal. C'est une arme légère, facile à transporter et à cacher, mais qui oblige à se rapprocher de très près de l'adversaire pour le frapper. Elle permet de donner des coups de pointe.

Le poignard : une dague, en plus grand. Permet de donner des coups de pointe et de taille.

 L'épée : tout le monde sait à quoi ressemble une épée. C'est une arme en acier, en général utilisée à une main, aiguisée des deux coté, qui permet de donner des coups de pointe et de taille.

Le Katana : Une épée courbe, aiguisée d'un seul coté, qui permet de donner des coups de pointe et de taille.

Le Cimeterre : Une épée longue et courbe, aiguisée d'un seul coté, pour donner des coups de taille.

L'épée à deux mains : Une épée pouvant faire jusqu'à 1m80. Elle était évidemment très lourde, très difficile à manier et requérait des hommes particulièrement grands et puissants pour la manier. Sur les champs de bataille de notre monde, elles servaient surtout à briser les rangs des piquiers, son poids donnant la force nécessaire pour défoncer les piques. En fantasy, les barbares armés d'épées à deux main courent les rues, mais rappelez-vous que son utilisation provoque nécessairement une forte inertie qui va entrainer le combattant dans la direction de son dernier coup.

Masse d'arme : Une masse en fer ou en acier au bout d'un manque en bois. La masse était principalement sphérique, parfois, pour varier la plaisir, avec des pics au bout.  Il s'agit d'une arme contondante, faite pour assommer ou casser des membres. Quand une épée a du mal à traverser une armure, rien de tel  qu'un coup de masse d'arme sur le heaume pour assommer un homme.

Fléau d'arme : La masse est fixée à une chaîne, elle-même fixée à un manche de bois. La chaîne permet de donner plus d'élan à la masse que si vous utilisiez une masse d'arme. En plus, vous avez plus d'allonge, ce qui permet de viser (approximativement), et de passer au travers des boucliers.

Haches : les haches permettant de couper des arbres, elles peuvent aussi servir à couper des hommes en deux. En général, la hache n'avait qu'un seul coté coupant, mais les plus perfectionnées en avaient deux, plus une pique au milieu qui permettait de percer l'ennemi.

L'arc : Fabriqué en bois, il permet de tuer de loin. Le problème, c'est qu'une fois qu'on a tiré, il faut reprendre une nouvelle flèche et le tendre à nouveau, ce qui prend du temps. Et quand votre ennemi vous court dessus, il faut penser à sortir son épée, l'arc étant inutile au corps à corps. Les archers doivent donc toujours se positionner correctement avant d'ouvrir les hostilités et ils doivent prévoir une arme au corps à corps pour se défendre.

L'arbalète : son avantage est qu'une fois tendue, vous pouvez laisser le carreau en place et viser tranquillement sans avoir à maintenir la tension de la corde. Ça permet d'être plus précis et de tirer dans différentes positions impossibles pour un archers (couché, par exemple). La puissance du tir est aussi plus importante, un carreau pouvant percer une armure de chevalier. Par contre, le rechargement demande du temps.


Conclusion
Comme vous pouvez le voir, chaque arme a ses spécificités, ses avantages et ses inconvénients. Si vous mettez un homme armé d'une dague face un à épée, il a de fortes chances de ne jamais pouvoir approcher son adversaire. En face d'une épée à deux mains, par contre, il lui suffira peut-être d'attendre que son adversaire soit déséquilibré par le poids pour le faire tomber et lui planter la dague entre deux pièces d'armure.

Pour vous permettre de mieux visualiser les armes et les armures, et en donner des descriptions efficaces dans votre roman, je vous conseille d'aller voir sur des sites qui en vendent comme celui-ci : http://www.boutiquemedievale.fr
Et je vous ai déniché aussi un article qui parle de ce sujet, avec beaucoup de détails et d'images :
http://saisons-ecriture.eclipsesaga.net/t240-les-armes-antiques-et-medievales

Et vous, comment faites vous pour traiter cette partie de votre roman de fantasy ? Avez-vous des conseils à donner aux autres écrivains ?

2 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour votre blog qui regorge d'informations et de conseils des plus pertinents. Cependant, si vous le permettez, je souhaiterais contester une légende largement répandue que vous reprenez ici concernant les épées à deux mains : "Elle était évidemment très lourde, très difficile à manier et requérait des hommes particulièrement grands et puissants pour la manier."
    Cette assertion est fausse. Je pratique moi-même l'escrime médiévale, je suis une femme de 60kg et je n'ai aucune difficulté à manier une épée à deux main. Le poids de ces armes varie généralement entre 1,5 et 2,5kg, soit le poids d'une grosse bouteille d'eau. Bien sur il y a toujours des exceptions, certaines armes d'apparat ont pu dans l'histoire être plus lourde, mais elle sortaient rarement de leurs fourreau. Ce qui donne sa puissance à l'arme, ce n'est pas son poids, mais sa vitesse. En fait, paradoxalement, une épée à une main demande plus de force qu'une épée à deux mains parce que son poids n'est que très légèrement inférieur à celui d'une épée à deux mains (1kg environ) mais qu'au lieu d'être tenue à deux mains, ce qui répartit le poids, on la tient à une seule. En espérant que ces précisions pourront être de quelque utilité, je vous souhaite une bonne continuation.

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    Réponses
    1. Merci beaucoup pour ces précisions.
      Ci-dessous une description d'une épée à deux mains du XIVe siècle, qui n'a rien à voir avec une épée massive nécessitant un barbare dopé aux stéroïdes pour la manier :
      http://www.musee-armee.fr/collections/base-de-donnees-des-collections/objet/epee-a-deux-mains.html

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